st cast  MATIGNON  ST Cast


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  MATIGNON

Côtes-d'Armor (22) - Bretagne Altitude 48 m. - 1585 habitants - Paris 436 km. - 35 km de St Malo, 30 de Dinan, 40 de Saint Brieuc.

 
 Animations, spectacles
 

Marché renommé le mercredi - Festival de Théâtre pour Rire, début novembre - Foire de la Montbran à Pléboulle, 2e week-end de septembre.

St Cast

 

HISTOIRE

La ville et l’ancien Comté de Matignon

L’origine de la petite ville de Matignon se perd dans la nuit des temps et c’est dans le haut Moyen-Age, que l’on trouve les premiers documents qui la concernent. Dans un aveu de 1677, on parle de la ruelle Keritroun ou rue Notre-Dame désignant la rue qui menait à la collégiale du même nom. Cette église serait antérieure à 912, date correspondant à l’invasion des Normands et à leur établissement en Neustrie, la Normandie.

La ville de Matignon doit son existence à une famille qui portait ce nom " mais on ne peut décider si ce sont les seigneurs qui ont donné le nom à la ville ou s’ils l’ont reçu d’elle " nous dit Ogée. L’origine éthymologique du nom même reste un mystère et les versions sont nombreuses, origine romaine, gauloise ou celtique. Si l’origine du nom reste obscure, il est sûr que notre contrée fut un centre important d’occupation romaine à l’époque Gallo-Romaine dont on trouve trace dans les fouilles de Corseul et d’Alet, cités florissantes de cette période. D’ailleurs, des bijoux en or de cette époque (qui proviendraient de la " Butte au Coq " sont exposés au musée de St Germain En Laye.

La première famille de Matignon aurait construit son château au lieu-dit " Le Manoir ". Ce château ou motte féodale était vraisemblablement une sorte de blockhaus de terre et de branchages surmontant une butte. Des habitations se seraient construites autour, sous sa protection, de là l’origine de la ville, comme beaucoup d’autres.

Matignon sous l’Ancien Régime avait des armes et une devise " Liesse à Matignon ", un marché couvert s’y tenait. Matignon se situait au dessus du château (dont les ruines existaient encore en 1677) et de la collégiale, donc à peu près comme aujourd’hui.

En 1845 on pouvait lire dans l’Annuaire des Côtes-du-Nord qu’il existait deux tumulus aux environs de la ville et une motte sur laquelle des trouvait jadis le château de Matignon. Ces prétendus tumulus qui n’en étaient pas puisque sans chambre mortuaire ont disparu vers 1800. La motte féodale serait l’actuelle " Butte au Coq ".

De nos jours on peut encore voir des douves formant un carré parfait dont le fond est dallé. Ces douves se trouvent en dessous des Guerches, près de la Ville au Pouvoir et La Gargoulais. On leur attribue une origine Gallo-Romaine.

Les Seigneurs de Matignon

Les premiers seigneurs de Matignon ne sont pas les Goyon car ce n’est que vers 1200 qu’Etienne Goyon en épousant Luce, dame de Matignon, devint seigneur de Matignon. Le premier de ses ancêtres était un baronnet qui contribua à chasser les Normands sous Barbe Torte en 937, bâtit un château qui de son nom prit celui de La Roche Goyon, dénomination qu’il perdit sous Louis XIV qui l’acheta, le fit agrandir et fortifier. C’est à cette époque qu’il prit le nom de Fort La Latte. En 1200, les armes de la ville étaient ce qu’elles sont aujourd’hui : " D’or à deux bandes nouées de gueules, les partageant en trois parties ; la première chargée de 4 figures d’oiseaux de gueules (merlettes, canettes ?) ; sur la deuxième, deux oiseaux pareils à ceux ci-dessus ; et sur la troisième, trois oiseaux de gueules ". La devise de Matignon était et est toujours : "Liesse à Matignon ".

Etienne de Goyon fut un des premiers croisés qui entra à Jérusalem. Il passe pour le fondateur du prieuré de St Valéry aujourd’hui St Galéry.

Jean Goyon, seigneur de Miniac, fut l’un des combattants des Trente en 1351 ; Bertrand II Goyon marié à Jeanne de Dinan portait la bannière de Du Guesclin à la bataille de Cocherel en 1364 et le suivit en Espagne en 1355. Son frère Etienne fut la tige des marquis de la Moussaye.

Jacques II, sire de Matignon, comte de Thorigny, prince de Mortagne sur Gironde, Maréchal de France, épousa Françoise Daillon du Lude,. Nommé en 1559 Lieutenant Général du roi en Basse Normandie, Maréchal de camp en 1562, il combattit les religionnaires avec vigueur et succès mais s’opposa au massacre des huguenots à Alençon et St Lo dont il acquit la baronnie. Henri III le fit Maréchal en 1578 et Chevalier du St Esprit l’année suivante. E, 1581, le roi le nomma Lieutenant Général en Guyenne puis Gouverneur de la province en 1589. Elu Maire de Bordeaux en 1586, il mourut subitement en 1597 en son château de Lespare et fut enterré à Thorigny sur Vire où il avait fait construire un magnifique château devenu par la suite Hôtel de Ville de Thorigny.

Jacques III Goyon, comte de Thorigny reprit le nom de Goyon que ses ancêtres avaient quitté en 1421. Son fils, Jacques François Léonor Goyon, sire de Matignon et de la Roche Goyon, duc de Valentinois, pair de France épousa le 20 octobre 1715, Louise Hippolyte Grimaldi, la fille aînée du prince de Monaco, Antoine, à la condition d’adopter pour sa postérité le nom et les armes des Grimaldi, sans aucune addition d’autres armes et armoiries. Les Grimaldi n’ayant pas d’enfant mâle, Jacques devint prince de Monaco le 26 février 1731, sous le nom de Jacques 1er. Il est donc l’ancêtre du prince actuel qui a toujours pour titre, Sire de Matignon. Son fils, Charles Maurice vend la terre de Matignon le 18 décembre 1765 à son cousin Marie Thomas Auguste de Goyon Matignon, comte de Gracé. La terre a appartenu ensuite aux descendants de celui-ci.

C’est du 30 septembre 1719 que l’on peut dater la naissance de l’Hôtel de Matignon. Son propriétaire, prince de Tingry, Maréchal de France, a fait appel en 1722 à Jean Courtonne pour faire les plans et construire l’Hôtel. Dès 1723, le coût élevé des travaux oblige le prince de Tingry à vendre le domaine, alors que l’Hôtel sortait à peine de terre. Courtonne persuada Jacques Goyon, seigneur de Matignon, d’acheter cette propriété. Les travaux s’achevèrent en 1725 et l’Hôtel fut offert par le comte de Matignon à son fils et sa belle-fille pour être leur résidence parisienne.

Les autres branches de la famille Goyon-Matignon passèrent à la famille Bédée. Thomas Henri Goyon de Vaurouault, ami d’Armand de Châteaubriand fut compromis avec lui dans la même conspiration et fut fusillé à St Brieuc le 2 septembre 1799.

La maison de la Moussaye, alliée à la famille Goyon-Matignon s’est établie à Matignon vers 1719 par l’acquisition du château et des terres de la Chesnaye Tanio ; sous l’égide de François II de la Moussaye dit " La Moussaye l’indien " en référence avec la fortune qu’il avait réalisée aux Indes Occidentales. Cadet de famille n’ayant reçu qu’un modique patrimoine ; il s’embarqua comme simple volontaire sur un navire à Brest, sans désirer aucun rang dans la Marine Royale. Il prit part à toutes les expéditions périlleuses et il se distingua dans une série de combats sur terre et sur mer aux Antilles appelées alors Indes Occidentales. Le grade de colonel lui fut décerné avec le commandement de la partie Sud de l’Ile de St Domingue. Il reçut également de vastes concessions qu’il fit fructifier. De retour en France, après avoir vendu une partie de ses biens, il acheta la Seigneurie de la Chesnaye Tanio, la terre de Beaulieu en St Cast, l’Hôtel de Lasse à Rennes et plus tard la seigneurie de Pontgamp, haute justice en Langast.

La seconde branche de la famille de la Moussaye habite le château. Le dernier des châtelains de la Chesnaye Tanio de ce nom fut Edouard de la Moussaye, époux de Marguerite de Leusse. Il est décédé en 1968, laissant le château à sa fille Emilie et à son gendre le comte Hervé de Brossard.